La collectionneuse

« J’ai envie de mettre ma b*** au milieu de ton cul ». C’est le genre de délicatesse que peut recevoir Ambre* sur son téléphone portable. Des sextos envoyés par des footballeurs poètes affolés par les attributs de la belle. Rencontre avec une affamée des seconds couteaux de la L1.

Un bonbon rose. A croquer. Veste rose flashy, leggins noirs, démarché chaloupée, Ambre promène son mètre 70 perchée sur des talons interminables. « Tu ne pourras pas me louper, je suis toute rose ! » avait prévenu Ambre, qui avait fixé le rencard dans un pub lounge parisien du quartier Saint Germain. Première surprise quand elle affirme qu’elle fêtera ses 19 ans en décembre prochain. Un coup d’œil sur la carte d’identité suffit à lever le doute. Deuxième vérification qui s’impose d’emblée : s’assurer qu’elle ne se fout pas ouvertement du monde. Suffit juste de comparer les répertoires. Plus aucune incertitude, le sosie de Paris Hilton est bien ce qu’elle prétend être : une chasseuse de footballeurs.

L’incroyable histoire d’Ambre débute grâce à Jean Fernandez. Ou plutôt avec la qualification de l’AJ Auxerre pour la phase de poules de la Ligue des Champions 2010-2011. Excitée par l’odeur du bling-bling, Ambre est amenée à fréquenter les salons VIP de l’AJA lors des soirées européennes. En quelques semaines, elle tombe éperdument amoureuse d’un joueur de l’effectif pro, de cinq ans son aîné. Ce dernier, après avoir résisté quelques mois, succombe finalement aux formes pour le moins avantageuses de la Barbie locale. Mais lui brise ensuite le cœur en lui annonçant la fin de leur relation. Ambre décide de se consoler dans le lit d’un attaquant de l’AJA. Mais elle reçoit une deuxième claque quand elle apprend qu’elle n’est qu’une parmi tant d’autres… Le calendrier indique "mars 2011" et Ambre prend une décision qui va changer sa vie.
Le plan cul rennais

« Je suis jeune, j’ai décidé de me faire plaisir et de profiter. Je n’avais pas envie de me mettre en couple » confie, entre deux gorgées de Margherita, celle qui est étudiante. Après le bœuf bourguignon, Ambre se décide donc à partir à la conquête d’autres saveurs hexagonales. Une de ses amies lui file le numéro d’un joueur du Stade Rennais. En quelques minutes, un rendez-vous est fixé à Paris. « Quand on s’est vus la première fois, il m’a invité à aller boire un verre ou dîner au resto. Je lui ai répondu que je voulais aller à l’hôtel… » Ce milieu de terrain rennais est désormais un « plan » régulier, qui n’hésite pas à lui demander par SMS : « Tu me suces si on se voit aujourd’hui ? ».

Ambre élargit donc son terrain de chasse et utilise de plus en plus son arme fatale : Facebook. « C’est assez facile en fait. Dès que tu envoies un mail avec une proposition à un joueur, il te répond quasiment toujours ». Habile. Et la tactique est encore plus efficace qu’un 4-3-3 à la Guardiola. Parfois, la belle est gagnante. Comme ce jeune de l’Olympique de Marseille qui lui envoie un aller-retour en avion pour passer un week-end dans la cité phocéenne. Ou ce joueur de Saint-Étienne qui, frustré de ne pas avoir réussi à la séduire en boîte de nuit parisienne, fait des pieds et des mains pour la convaincre de venir quelques jours dans le Forez. Il y a aussi ce Norvégien qui lui propose 300 euros, fellation comprise. « J’ai refusé bien sûr, je ne fais pas ça pour l’argent ! » assène-t-elle.
Le coup du taxi

Mais parfois, et Ambre a l’honnêteté de le reconnaître, elle se fait clairement prendre pour une conne. Cet été, un joueur de l’effectif pro du PSG la récupère dans sa voiture de luxe sur les Champs Élysées. Au lieu de la ramener dans sa maison, comme convenu, il la fait monter dans sa garçonnière à Saint Germain-en-Laye. « Une fois qu’on a fait ce qu’on avait à faire, il m’a filé 50 euros pour que je prenne un taxi. Résultat, ça m’a coûté presque 100 euros pour rentrer sur Paris et il a toujours refusé de me verser la différence » s’énerve celle qui est devenue hôtesse d’accueil dans un stade de L1 cette saison.

Son nom commence doucement mais sûrement à circuler dans le petit milieu du foot français. Désormais, ce sont les footeux eux-mêmes, mariés ou pas, qui récupèrent son numéro pour la brancher. « Un membre de l’effectif de France Espoirs me harcèle en ce moment. Quand son équipe viendra à Auxerre, je pense qu’on pourra se rencontrer… » minaude-t-elle. En attendant, elle assure ne pas fantasmer sur un joueur en particulier ni rechercher absolument à sortir avec des footballeurs plus célèbres.

Une heure et demie plus tard, après avoir égrainé la dizaine de joueurs qui sont passés à la casserole, Ambre met fin à l’entretien. Elle promet de donner des nouvelles et de relater ses futurs exploits. Chose promise, chose due. Dans la soirée, un texto tombe. « Un joueur d’Allemagne inconnu au bataillon me court après et veut m’envoyer des billets en first pour que j’aille le voir. Christian Boubou* à Hambourg, ça n’existe pas sur Google lol. Tu connais ? » Non. Mais Hambourg, c’est sans doute une jolie ville pour partir en week-end.

* Les noms ont bien sûr été modifiés.

OMG quel p**e Rire